Text:August Lustig/A. Lustig Sämtliche Werke: Band 1/Regret.
1874.
Déjà l'hiver voile les cieux,
Et d'un sombre manteau
Couvre le bois silencieux,
Au loin chasse l'oiseau.
Bientôt la neige et les frimas,
Comme un vaste suaire,
Viendront pour bien longtemps, hélas !
S'étendre sur la terre.
Le ruisseau bleu va s'arrêter,
Va cesser son murmure;
Et la mort va bientôt régner
Sur toute la nature.
Adieu nos courses vagabondes
Dans les vertes allées,
Sous les belles ombres profondes
Des forêts parfumées !
Adieu ces heures solitaires,
Ces moments bienheureux,
Sous les beaux arbres séculaires
Nous étions si joyeux !
Ils sont passés, et la forêt
N'est plus qu'un noir squelette;
Elle a perdu son doux attrait,
La nature est muette.
Mais quand le printemps reviendra
Déployer ses splendeurs,
Avec amour il nous rendra
Le soleil et les fleurs.
Son doux zéphir va de nouveau
Distribuer la vie,
Rendre sa marche au frais ruisseau
A travers la prairie.
Le mois des roses, des chansons,
Couvrira la nature,
Le bois, la plaine, les buissons,
D'une fraîche verdure.
Alors, séduit par son attrait,
Nous irons de nouveau
Cueillir des fleurs dans la forêt
Et le long du ruisseau !