- Originààlwärsioon
- La neige tombe au porche d'une église
- Pâle et glacée, une enfant de Strasbourg,
- Tendant la main, sur la pierre est assise
- Et reste encore malgré la fin du jour.
- Un homme passe, à la pauvrette il donne,
- Mais elle a vu l'uniforme allemand,
- Et repoussant aussitôt son aumône
- À l'officier elle dit fièrement :
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- Gardez votre or, je garde ma souffrance.
- Soldat, passez votre chemin
- Je suis une enfant de la France.
- Aux Allemands, je ne tends pas la main.
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- Mon père est mort sur vos champs de bataille.
- Je ne sais pas l'endroit de son cercueil,
- Ce que je sais, c'est que votre mitraille
- M'a fait porter une robe de deuil.
- Et qu'en prière à notre cathédrale.
- Ma mère, hélas ! sous les murs écroulés
- Tomba sanglante une nuit sur la dalle.
- Frappée au cœur par un de vos boulets.
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- Vous m'avez pris, et famille, et patrie.
- Votre or peut-être est rouge de leur sang.
- J'ai tout perdu, si j'ai gardé la vie,
- C'est que j'attends l'heure du châtiment.
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- Elle viendra, toute chaîne se brise
- Mais s'il fallait vous mendier mon pain
- J'aimerais mieux au seuil de cette église
- Mourir un jour de misère et de faim.
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- militäärischa Wärsioon
- Petit papa, voici la mi-carême,
- Car te voici déguisé en soldat
- Petit papa dis-moi si c'est pour rire,
- Ou pour faire peur aux tout petits enfants ? (bis)
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- Non mon enfant, je pars pour la patrie,
- C'est un devoir où tous les papas s'en vont,
- Embrasse-moi petite fille chérie,
- Je rentrerai bien vite à la maison. (bis)
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- Dis-moi maman quelle est cette médaille,
- Et cette lettre qu'apporte le facteur ?
- Dis-moi maman, tu pleures et tu défailles
- Ils ont tué petit père adoré ? (bis)
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- Oui mon enfant ils ont tué ton père,
- Pleurons ensemble car nous les haïssons,
- Quelle guerre atroce qui fait pleurer les mères,
- Et tue les pères des petits anges blonds. (bis)
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- La neige tombe aux portes de la ville,
- Là est assise une enfant de Strasbourg.
- Elle reste là malgré le froid, la bise,
- Elle reste là malgré le froid du jour. (bis)
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- Un homme passe, à la fillette donne.
- Elle reconnaît l'uniforme allemand.
- Elle refuse l'aumône qu'on lui donne,
- À l'ennemi elle dit bien fièrement : (bis)
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- Gardez votre or, je garde ma puissance,
- Soldat prussien passez votre chemin.
- Moi je ne suis qu'une enfant de la France,
- À l'ennemi je ne tends pas la main. (bis)
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- Tout en priant sous cette Cathédrale,
- Ma mère est morte sous ce porche écroulé.
- Frappée à mort par l'une de vos balles,
- Frappée à mort par l'un de vos boulets. (bis)
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- Mon père est mort sur vos champs de bataille,
- Je n'ai pas vu l'ombre de son cercueil.
- Frappé à mort par l'une de vos balles,
- C'est la raison de ma robe de deuil. (bis)
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- Vous avez eu l'Alsace et la Lorraine,
- Vous avez eu des millions d'étrangers,
- Vous avez eu Germanie et Bohême,
- Mais mon p'tit cœur vous ne l'aurez jamais,
- Mais mon p'tit cœur lui restera français !
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