Text Diskussion:August Lustig/A. Lustig Sämtliche Werke: Band 1/Ne alte G'schichte.
En français
ändereUne vieille histoire.
Un rupin, à qui la moitié du monde
Appartient presque ici-bas,
Celui-là n’a, malgré tout son argent,
Quand même nulle part trouvé le bonheur.
En vain il le cherche tôt et tard ;
Il commence maintenant à fatiguer,
Et demande conseil à un philosophe,
Comment donc atteindre le bonheur.
Celui-là lui dit maintenant qu’il aurait découvert
Que quelqu’un pourrait fonder son bonheur
S’il met la chemise de quelqu’un
Qui se trouve heureux.
A peine a-t-il ainsi dans son tourment
Reçu ce bon conseil,
Qu’il voyage déjà partout
Dans tous les pays.
Bientôt il a eu toutes les chemises
De rois et de princes
En vain il les met toutes
Car elles sont sans effet.
D’artistes, de poètes, d’artisans
Il les met maintenant,
Cependant tout cela ne lui sert à rien :
Aucun bonheur ne lui sourit en retour !
Déjà, abattu et fatigué,
Il rentre de nouveau chez lui ;
D’un coup vient une joyeuse chanson
Résonner depuis le lointain.
C’est un berger, qui a autour de lui
Une multitude de moutons bondissants,
Et qui, comme s’il était assez riche,
Chante à pleine gorge.
C’est mon homme, pense-t-il maintenant heureux,
Et va tout de suite vers le troupeau ;
Si celui-là n’est pas heureux, alors
Il n’existe pas de bonheur sur Terre !
Hé, bon ami, lui dit-il,
Tu ne connais semble-t-il aucun souci ?
Aujourd’hui en tout cas tu n’en as pas encore eu,
Pour que tu chantes déjà ainsi le matin ?
« Je chante ainsi tout au long de l’année, »
Dit le berger,
« Je suis heureux, bien portant et satisfait de cela,
Je n’ai pas à me plaindre. »
Alors donne-moi ta chemise, je dois l’avoir,
Je ferai ta fortune.
« Ma chemise ? » dit celui-là, « je n’en ai pas
Et n’en ai pas non plus à mettre ! »